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tagnes qui foulevées du fond de la Mer, en ont fait autrefois partie.

$. IV. Mais afin de résoudre encore mieux toutes les objections qu'on oppole au système du Naturaliste Anglois,M. RASPE le développe, il le présente comme en un Tableau , où l'on voitune théorie générale de la formation de notre Globe, telle que Hooke l'auroit pu tracer, fi aux observations faites de son temps il avoit pu joindre celles qu'on a faites du notre. On lira avec plaisir cette théorie de la terre , mais il faut la lire à la fource en entier, & en ayant fous les yeux les figures, qui aident à en bien faisir toutes les particularités. Ce n'est peut-être qu'un Roman philofophique : en tout cas il en vaut bien d'autres , & fi nous ne nous trompons pas , on trouvera que le systême de Mooke étayé des preuves, accompagné des recherches, & étendu

par les soins de notre Auteur, rend heu, reusement raison de l'origine des corps pé

trifiés, de la nature des couches de notre Globe, & de l'élévation des montagnes du fond de la mer, jusqu'à la hauteur ou on les voit au dessus de fon niveau.

V. Du reste Mr. RASPE ne dissimule pas ce qu'il y a de défectueux, dans l'hypothèse qu'il a tâché de perfectionner. Ku contraire, il convient que d'une part on y desireroit plus de preuves historiques, & de l'autre qu'on souhaiteroit d'y trouver plus de lumières, foit fur la caufe quiatranf

E 2

porte

porté dans notre continent des pétrifications de tant d'animaux,& de tant de coquillages qui y font étrangers, inconnus mêmes , aussi bien que dans les mers voisines, foit fur la structure interne des isles & des montagnes de nouvelle datte, qu’on a tout lieu de croire comme les anciennes, composées de couches & remplies de pétrifications, mais sans pouvoir assez le démontrer. Il souhaiteroit donc deux choses comme essentielles aux progrès de l'Histoire naturelle, sur-tout par rapport aux objets particuliers dont on vient de parler: la première que quelques uns des grands Physiciens de notre fiècle, fuflent chargés, d'aller examiner de plus près les isles que ce siècle a vu naitre , foit dans l'Archipel en 1707., foit près des Azores en 1720; la feconde qu'on pouffât fans interruption les recherches des Sloane des Marsigli & des Donati sur le fond de la mer. Le célèbre M. Zannotti formoit déjà à peu près les mêmes voeux, dans le premier Tome de l'Institut de Boulogne, fur l'étude des nouvelles illes; & il n'y a personne qui n'entrevoie à combien de découvertes auffi curieuses qu'importantes, pourroient conduire ces recherches fi encouragées parles Souverains, elles étoient faites par des Philosophes aussi zélés & aussi habiles que notre Auteur. Il y a tout apparence qu'on s'y convaincroit, entr'autres, de la vérité du soupçon de Sé

neque

neque: Omnia ejusdem fortis elle , 69 si nondum mota , mobilia tamen; Omnes terras sub eadem jacere lege; nibil ita ut immobile ellet naturam concepille (15).

(15) Senec. Quæst. Nat. VI. I.

ARTICLE QUATRIEME.

SEND SCHREIBEN von der Ausrottung de

ter Kinder - Blattern. Von FRIEDRICII CASIMIR, Medicus Churfurstlich Pfaltzischen Garnisons Physicus in Mannheim , Stadt-und Amts - Physicus von Franckenthal, und Frensheim, der Romisch Kaiserlichen Academie der Naturforscher, der Chur Baierischen Academie der Wissenschaften, und der Chur-Mainzischen Academie nutzlicher Willenschaften Mit-Glieds:

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C'est-à-dire,

LETTRE sur l'extirpation de la Petite

Vérole , par Mr. FREDERIC CASI- .
MIR, Médecin à Manheim, & Mem-

bre

E 3

bre de l'Académie des Curicux de la Nature

de celle de Bavière de celle de Mayence. Principiis obita, fero medicina pararur. Francfort & Leipfick. 1763. in 89. pp. 121.

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T

Andis que les Anti.Inoculateurs ont

le chagrin, de voir presque tous les habiles Médecins de l'Europe se déclarer de plus en plus pour l'Inoculation, on leur prépare de nouveaux sujets d'affliction & de scandale. On pense à proscrire totalement la petite. Verole, tant naturelle qu'artificielle; & deux Médecins Allemands ont entrepris de prouver que l'extirpation en est tres possible. Mr. Krause , célebre Doc. ceur en Médecine à Leipfick est le premier qui ait eu le courage d'avancer ce paradoxe. Dans une Differtation publiée l'année dernière, il n'a pas craint de soutenir que la petite Vérole, qui par laps de temps a acquis parmi nous le droit de bourgeoisie, bien loin d'être un mal nécessaire & que presque tous les hommes doivent avoir une fois dans leur vie, pourroit fort bien être prévenue, si l'on employoit pour cela des moyens semblables à ceux dont on se sert pour se garantir de la peste (1). Mr. Ca

SIMIR

(1) Quod vero Europe partes attinet, dubium 1100 est quin eadem illa profutura fint, que curio.

Fillime

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FEYRIER, MARS, 1764. 71 SIMỊr avoit déjà imaginé la possibilité de fe préserver de la petite - Vérole ; mais il n'avoit pas osé publier les pensées à ce su. jet, & il s'étoit contenté de les communiquer à un Ami.

Encouragé à présent par l'exemple de Mr. Krause, il entreprend d'établir deux choses dans la Lettre dont nous venons de transcrire le titre: 10. qu'il eft poflible d'extirper la petite. Vérole , 20. que l'on pourroit employer avec succès l'I. noculation, pour guérir des maladies souvent incurables par tout autre moyen.

I. Mr. CASIMIR est très éloigné de croi. re, que la petite. Vérole aît chez nous son origine des la première conformation, & qu'elle provienne d'un germe, d'un venin que nous portions daos le sang en venant au monde. Seion lui la fievre varioleule est produite par les mêmes causes qui produisent toute autre fièvre inflammatoire;

&

hillime Europei facere folent, fi id agunt, ut per tilentie morbum profligent, exftirpent , atque a

44 moenibus fuis avertant arceantque. Ergo Scriptores de peste consulendi & omnia, quæcunque il. li invenere proficua, diligenter etiam atque etianı facienda funt,

bac quidem fpe fore, ut variola , A forfan propter radices in Europa nimis alte jum. jam acias, radicitus exftirpari primis annis ne. queant , faltem ab initio minus frequenter fæviant, dkinceps vero æque raro populis Europais molesta fint quam peftilentiæ morbus. KRAU E de Variolarum exstirpatione pag. 41.

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