Appelé au Conservatoire comme professeur de piano, il continua de travailler seul, ou en s'aidant de conseils. Son premier ouvrage dramatique, La Fille coupable, fut représentée à Rouen en 1793; il est resté inédit. En 1795, M. Boieldieu fit jouer à Paris, au théâtre Feydeau, La Famille suisse, opéra en i acte, et Zoraïme et Zulmar. C'est alors qu'il reçut les leçons de M. Cherubini, et bientôt après, de 1798 à 1803, il donna successivement Les Méprises espagnoles; La Dot de Suzette, Béniowsky, Le Calife de Bagdad, Ma Tante Aurore. Nommé à cette époque maître de la chapelle de l'empereur Alexandre, il passa en Russie, et y composa pour le théâtre de la cour plusieurs pièces qui, presque toutes, ont été jouées depuis à Paris; savoir: Aline, reine de Golconde, Abderkan, La jeune Femme colère, Les deux Paravens, Les Voitures versées, La Dame invisible, Un Tour de Soubrette, Télémaque, et Les chœurs d'Athalie. Depuis son retour en France, il a fait représenter Jean de Paris, Le nouveau Seigneur de village, Charles de France, en société avec M. Hérold; Bayard à Mézières, avec MM. Nicolo, Catel et Chérubini; Angela, avec Mme Gail, son él.; La Fète du village voisin, Le petit Chaperon rouge, Blanche de Provence, grand opéra, en société avec MM. Berton père, Chérubini, Kreutzer et Paër, à l'occasion du baptême du duc de Bordeaux; Pharamond, grand opéra, en société avec M..., à l'occasion des fêtes du sacre de Charles X; La Dame blanche ; enfin, en 1829, Les deux Nuits. En 1815, M. Boieldieu était professeur de composition au Conservatoire, où il a formé plusieurs jeunes artistes dont les noms sont mentionnés dans ce Dictionnaire. Il fut nominé, en 1816, compositeur de la musique de la chambre du roi, puis membre de l'Institut en 1818; chevalier de la Légiond'Honneur en 1821, et premier compositeur de S. A. R. Madame, en 1826. La même année, Charles X envoya au compositeur de La Dame blanche, en témoignage de sa satisfaction, le brevet d'une pension de 1200 francs, et un magnifique service en vermeil. Bien que nous nous soyons in terdit, au sujet des artistes vivans, toute espèce d'éloge et de critique, nous croyons pouvoir énoncer un vœu général en souhaitant que M. Boieldieu ajoute encore à la liste de ses productions, déjà si nombreuses. BOILLY (Louis-Léopold), peintre : genre et portraits; Paris, boulevard St.-Antoine, 85; né à la Bassée (Nord), en 1761, n'a pas eu de maître. Parmi ses nombreuses productions, cet artiste a exp. en 1800, Un Intérieur d'atelier de peinture; Une Femme assise près de son poële, occupée de son ménage; Portrait de Boieldieu; plusieurs portraits; en 1804, Intérieur d'atelier de sculpteur; Tableau de famille; Galerie du Palais-Royal; Deux tab., Scènes de voleurs, la Diligence; en 1808, Un Jeu de billard; Lecture du bulletin de la grande-armée; Scènes des boulevards; Les Conscrits; Portraits; en 1812, Le Jardin turc; en 1819, paysages; Entrée de l'Ambigu à une représentation gratis (duchesse de Berri); Intérieur de la boutique d'un marchand de vins; en 1822, Le Déménagement; La Distribution des vivres aux Champs-Elysées; en 1824, La Main-Chaude, Intérieur d'un café (d. d'O.); Mon Pied-de-Bouf; Une Scène de boulevard (duchesse de Berri) ; à la gal. Lebrun, en 1826, Le Public au tableau du sacre. On doit encore à cet artiste plus de cent tab. gravés à l'aqua tinta, au pointillé et en taille-douce, par Tresca, Cazenave, Petit, Chaponnier et autres; près de cinq mille Portraits, une centaine de lithographies, grimaces, scènes populaires, etc., etc. En 1804, M. Boilly a obtenu à Paris une méd. d'or. BOILLY (Jules), peintre d'histoire; Paris, r. Meslay, 26, a exp. en 1827 un tab. représentant des Paysans des états du pape, allant à Rome faire leurs devotions; Une Processión passant sous l'arc de Titus, à Rome; Vue prise dans l'intérieur de l'église St.-Laurent, hors les murs, à Rome. M. Boilly a obtenu cette année une méd. BOISFREMONT (Charles de), peintre d'histoire et de portraits, ancien chevalier de Malte, et page de Louis XVI; Paris, r. du Rocher, 34, n'a point eu de maître; ce fut en exerçant la peinture par nécessité, qu'il l'apprit de lui-même en Amérique, où il se trouva par suite des événemens de la première révolution. On cite de cet artiste les productions suivantes : La Mort d'Abel, grand. nat., exp. en 1803; Les reproches d'Hector à Pâris, grande dim., exp. en 1806. Ce tab. valut à l'auteur une méd. d'or de 500 fr. Descente d'Orphée aux enfers, 18 p. de long, exp. en 1808, pour lequel il lui fut accordé une méd. d'or de 1000 fr. La Clémence de Napoléon envers la princesse de Hatzfeld, grand tab. exp. en 1810, acheté par le gouvernement, et exécuté en tapisseries aux Gobelins, pour le cabinet de Napoléon, aux Tuileries. Virgile lisant son Eneide devant Auguste et Octavie, exp. en 1812 (M. I.), placé dans la grande salle d'audience. L'Education de Jupiter sur le mont Ida, plafond de 20 p., au pavillon de Marsan, en 1814; Ulysse sous la forme d'un mendiant, grand tab, exp. en 1819 (M. I), pour le Musée de Toulouse; Vénus et Ascagne, exp. en 1817; Psyché et l'Amour (1822). Ces 2 tab., commandés par M. de Sommariva, ont été gravés par Mécou. La Samaritaine, gr. tab., exp. en 1822 (M. I.), pour le Musée de Rouen, où se trouve également La mort de Cléopâtre, exp. en 1824, grande dim. Plusieurs tab. de chevalet, entre autres La Colombe chérie, exp. à la galerie de Lebrun, en 1826; La chasteté de Joseph; Le Déshabillé. Ce dernier tab. a été lithographié par M. Maurin. C'est à M. de Boisfremont que sont dûs les procédés au moyen desquels on est parvenu à rétablir les peintures du château de Versailles, qui étaient dans un état de dégradation extrême. BOISSEAU (Henri), graveur et dessinateur de paysade Fleurus, 18, né à Paris en 1794, él. de MM. Bertin et Michalon pour le dessin, Fortier pour la gravure, et Lafitte pour la figure; il a produit plusieurs Planches dans les Monumens de la France, par M. de Laborde; Un Cours élémentaire et progressif de paysages, en lithographies, et une infinité d'eaux-fortes. Il a remporté, en 1814, au dépôt général de la guerre, un prix de gravure de topographie. Il donne des leçons au crayon, à l'estompe et au lavis. ges, r. BOISSELIER aîné, peintre d'histoire, mort à Rome vers 1812, a remporté, en 1805 et en 1806, le 1er gr. pr. de peinture. Un de ses tab., La mort d'Adonis, a figuré à l'exp. de 1812. BOISSELIER (Antoine-Félix), peintre de paysages historiques et pittoresques; Paris, r. de la Michaudière, 1, né à Paris; él. de M. Bertin. Ses principaux ouvrages sont : Démocrite et les Abdéritains, 3 p. sur 4; La mort de l'athlète Polydamas, 3 p. sur 4, exp. en 1819; il figure au palais de Fontainebleau, dans les grands appartemens; Vue des ruines de la chapelle du château de Pierre-Fonds, exp. en 1819; Vue du lac de Nemi, 6 p. sur 4, même exp.; La mort de Bayard, 9 p. sur 7, exp. en 1822 (M. d. R.). Ce tab. est actuellement dans la galerie de Diane, au palais de Fontainebleau; La courageuse défense de Louis VII dans les défilés de Laodicée, en 1149, 9 p. sur 7, exp. en 1824, actuellement dans la galerie de Diane. Ce tab, a été gravé par M. Ransonnette; Tityre et Mélibée, 3 p, sur 4, même exp. Il fait partie du cabinet de M. Corot Laquiante; Vue du couvent St.-Bonaventure, sur le mont Palatin, à Rome; Vue des rochers de Gemnos (Bouches-du-Rhône); Vue du petit ermitage de Notre-Dame de la Roque, près Draguignan. Ces 3 tab. ont été exp. en 1824. St. Paul à Ephèse, imposant les mains à des disciples qui n'avaient pas reçu le St.-Esprit; Le baptême de l'eunuque de la reineCaudace par St. Philippe, sur le chemin de Jérusalem à Gaza. Ces 2 derniers tab., ayant chacun 10 p. sur 7, exp. en 1827, ont été commandés par le P. pour la chapelle du St.-Esprit à St.-Sulpice. Vue du couvent des Camaldules de Frascati, 2 p. sur 18 po., exp. en 1827. Il se trouve dans la galerie de la duchesse de Berri, à l'Elysée. En 1817, M. Boisselier a remporté le 2o gr. pr, au premier concours de paysage historique à l'Institut. Ce prix lui a été décerné pour son tableau de Démocrite et les Abdéritains. Au salon de 1824, il a obtenu une prem. méd. d'or. En 1827, une méd. de bronze à l'exp, de Douai. En 1828, une méd. d'argent à celle de Cambray. Il tient atelier, et donne des leçons particulières. BOISSIER (André-Claude), peintre d'histoire à Château-Gontier, né à Nantes, en 1760, él. de M. Brenet. Ses principales productions, qui ont figuré à différentes exp., sont : Une Assomption, 15 p. sur 10; Apothéose de St. Vincent de Paule, 5 p. sur 7. Ces deux tab. sont dans le palais de l'empereur de la Chine. Jésus tenté par le Diable, 20 p. sur 12. Il a peint, en 1812, pour le couvent des Ursulines, Un Sacré-Cœur, 4 p. 5 po. sur 3 p.; et pour l'hospice St.Julien, L'Adoration des Bergers, 3 p. sur 4 p. 6 po. Un tab. de la Résurrection, 15 p. sur 10, par le même artiste, se trouve à Haussaye. Il a été professeur des enfans du St.Esprit, et tient atelier à Château-Gontier. BOISSIER (Mme, née Julienne-Marie Boussuge), épouse du précédent, peintre d'histoire à Château-Gontier, née à Paris en 1777, él. de son mari. On a de cette dame un tab. de 12 p. sur 6, représentant un Christ en croix; St. Jean l'évangéliste; la Vierge, et la Madeleine qui se trouve dans l'église St.-Jean, à Château-Gontier, et un autre tab., La Vierge visitant Ste. Elisabeth. Mme Boissier tient atelier. BOISSIEU (Jean-Jacques de ), graveur, né à Lyon en 1736, et mort en 1810; él. de Frontier, peintre, a produit quelques tableaux et un grand nombre de dessins et de lavis à la manière de l'école flamande. On compte de cet artiste jusqu'à 107 Gravures, tant à l'eau-forte qu'au burin, parmi lesquelles se font remarquer plusieurs sujets d'après Rembrandt, et Le Charlatan, d'après Carle Desjardin. BOISSONADE (Etienne-Joseph), architecte à Rodez, né à St.-Geniès en 1796; él. de M. Durand, professeur à l'Ecole polytechnique. Nommé en 1821 architecte des travaux publics du département de l'Aveyron, il y a fait exécuter, d'après ses projets, adoptés par le gouvernement, un temple protestant à Camarès; une maison d'arrêt à Millau, et une autre à Villefranche. On lui doit aussi la reconstruction de la cathédrale gothique de Rodez, et de l'hôtel de la pré |