DES LIVRES, IMPRIMÉS ET MANUSCRITS, COMPOSANT LA BIBLIOTHÈQUE DE FEU M. LOUIS-MATHIEU LANGLÊS, Chevalier des Ordres de la Légion-d'Honneur et de St.-Waladimir, Administra- Dont la vente se fera le jeudi 24 mars 1825 et jours Les adjudications auront lieu par le ministère de MM. BONNE- CHEZ J.-S. MERLIN, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, 1825. No 7. 122121-B PLUS les sciences approcheront du terme de perfection vers lequel elles tendent sans cesse, plus l'importance de la Bibliographie sera vivement sentie et appréciée. L'imprimerie, ce levier si puissant, qui chaque jour élève l'esprit humain, sans lui permettre jamais une marche rétrograde, multiplie aujourd'hui ses produits avec une abondance qui serait plus funeste, peut-être, que la stérilité même, si le flambeau de la Bibliographie ne venait porter une clarté salutaire au milieu d'un immense labyrinthe, qui s'accroît incessamment et nous enveloppe de toutes parts. Mais il faut que, doué d'un esprit supérieur, le Bibliographe puisse embrasser d'un seul coup d'œil la foule confuse des matériaux qui l'entourent et qui semblent pour ainsi dire, l'accabler sous leur poids; il faut qu'un discernement sûr, une vaste mémoire, une érudition pro fonde, lui permettent d'assigner à chacun une place convenable; il faut enfin qu'un noble désintéressement le mette à même de consacrer une partie de sa fortune à des études aussi dispendieuses. Telles étaient en effet les qualités qui rendaient M. Langlès un de nos meilleurs Bibliographes. Mais ce mérite se confondait chez lui avec tant d'autres, que nous l'aurions passé sous silence, si la destination même de cette notice ne nous avait fait un devoir de le placer en première ligne. Décrire en quelques mots la vie et les travaux de ce savant, c'est tracer en même temps l'histoire de sa magnifique bibliothèque, qui prit plus d'accroissement à mesure que ses études embrassaient un champ plus vaste et plus varié. Langlès (Louis-Mathieu) était né à Pérenne près de Mont-Didier, lẹ 23 août 1763. Son père, issu d'une famille ancienne et considérée, remplissait les fonctions d'officier près le tribunal des maréchaux de France. Le jeune Langlès, après avoir terminé ses études, commencées en Picardie, occupa bientôt lui-même ce poste ho norable. L'oisiveté de la vie militaire s'accordait mal avec cette ardeur si vive pour le travail, qui le distingua dès ses plus tendres années, et tous ses inoments furent consacrés aux langues orientales, dont il s'était occupé d'abord, avec l'espoir de servir dans l'Inde. On remarque dès cette époque, M. Langlès s'efforçait déja, comme il l'a toujours fait depuis, de donner à ses travaux une utile direction. C'était en effet un des caractères particuliers de son vaste savoir, que toutes les connaissances ac |